Port-au-Prince, Sit-in pour le droit au logement et contre les expulsions forcées
Le Collectif des Organisations pour la Défense du Droit au Logement a tenu le lundi 3 octobre, devant les locaux du Ministère des Affaires Sociales et du Travail, un sit-in pour marquer la Journée Mondiale de l’Habitat.
Le Collectif des Organisations pour la Défense du Droit au logement a organisé, le lundi 3 octobre 2011, un sit-in devant les locaux du Ministère des Affaires Sociales, à la rue Charles Sumner (Port-au-Prince), pour réclamer l’arrêt des expulsions forcées qui se font dans divers camps de déplacés-es et exiger le respect du droit des Haïtiens-Haïtiennes à un logement décent.
Les participants ont lancé des slogans hostiles à l’encontre de la Commission Intérimaire pour la Reconstruction d’Haïti (CIRH) ainsi que son co-président et l’ex-président américain Bill Jefferson Clinton.
« Non aux répressions et évictions forcées contre les résidents-es des camps ; vive le respect du droit au logement pour que tous les Haïtiens-Haïtiennes aient accès à un logement décent comme stipule l’article 22 de la Constitution haïtienne ; nous voulons des maisons et non des cages d’oiseaux ; les autorités haïtiennes doivent appliquer une politique nationale de logement ; au lieu de compter sur la CIRH (Commission Intérimaire pour la Reconstruction d’Haïti), l’Etat devrait travailler à remembrer les institutions publiques, telles l’EPPLS (Entreprises publiques pour la Promotion de logements sociaux). », tels sont entre autres les slogans scandés tout au long du sit-in par les instigateurs comme dans d’autres activités sur le droit au logement réalisées par le Collectif au cours de ces trois derniers jours.
« La question du logement qui était vraiment difficile avant le séisme, a empiré, ce qui force plus de 600.000 personnes à vivre dans des abris non sécuritaires, couverts de bâches. C’est le Ministère des Affaires Sociales et du Travail qui a pour responsabilité d’organiser le pays, d’aménager les infrastructures et de construire des maisons pour la population », a souligné la coordonatrice du Groupe d’Appui aux Rapatriés et aux Réfugiés (GARR), Colette Lespinasse.
Solidarité des autres peuples de la Caraïbe
Dès 9 heures du matin, les membres du Collectif accompagnés de représentants-es des camps, s’étaient réunis devant les locaux du Ministère des affaires Sociales, à l’Avenue Charles Sumner. Munis de pancartes, ils/elles chantaient et scandaient des slogans. Au nombre des particpants-tes, se trouvaient des représentants-es de l’organisation Gritos de los Excluidos (Cris des Exlcus). Ces délégués-es issus de différents pays de la Caraïbe (République Dominicaine, Porto-Rico et Cuba) étaient venus apporter leur soutien aux Haïtiens-Haïtiennes qui gémissent sous des tentes dans divers camps du pays. Des représentants-es d’autres pays comme le Chili, la France, les Etats-Unis, étaient aussi présents à ce sit-in.
Aux environs de 11 heures du matin, une délégation du Collectif s’est présentée au Ministère et a demandé à voir un responsable en vue de remettre une correspondance adressée au titulaire de l’institution, M. Gérald Germain. Dans cette correspondance, des propositions et recommandations sur le droit au logement et les menaces d’expulsions dont sont l’objet les victimes du séisme du 12 janvier 2010 ont été formulées. Parmi les recommandations, lit-on, « le Ministère des Affaires Sociales doit assurer le leadership dans l’élaboration et l’application d’une politique nationale de logement ; il doit prendre des dispositions pour remembrer l’EPPLS afin que la problématique de logement ne devienne une affaire privée ».
Une certaine tension a alors régné quand des responsables du Ministère ont refusé de recevoir la lettre et donner un avis de réception aux membres de la délégation. Tout était entré en ordre suite à l’intervention du directeur général de l’institution qui a reçu la délégation pendant une quinzaine de minutes.
Ce sit-in organisé par le Collectif des organisations pour la défense du Droit au Logement de concert avec des comités de divers camps du pays, s’inscrit dans le cadre d’une série d’initiatives de ce regroupement d’organisations, pour que le droit au logement devienne une réalité en Haïti.
Le Collectif des organisations pour la défense du Droit au Logement est composé des organisations suivantes : GARR, PAPDA, POHDH, FRAKKA, SJR-Haïti, Batay ouvriye et DOP.